Aujourd’hui le Phénix United va vous narrer l’histoire du Petit Poucet… Enfin …..l’histoire d’un Petit Poucet. Un conte un peu spécial d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, comme aurait pu le chanter un vieil Arménien. Il était une fois (et une seule et unique fois jusqu’à aujourd’hui) un club de football quatrième division partit dans une fabuleuse épopée en Coupe de France qui le mena jusqu’au stade de France. A l’époque, à défaut d’avoir fait « bugger les internets », l’an 2000 avait, quelque peu, déréglé le football français. Entre une Coupe du Monde et un Championnat d’Europe gagnés par les Bleus, l’OM évitait la relégation pour deux petits buts, le FC Gueugnon club de D2 remportait le Coupe de la Ligue et surtout le Calais RUFC atteignait la finale de Coupe de France.
Retour sur cette Coupe de France 2000 toute particulière qui vit un modeste club amateur de CFA accéder à la finale en éliminant auparavant plusieurs équipes professionnelles. Une épopée qui marqua l’histoire du football français.
Table des matières
Le club de football du Calais RUFC
Immanquablement, Calais fait partie du patrimoine du football français et ce malgré le fait que ce club n’a jamais évolué au sein de l’élite. Peu de clubs peuvent en dire autant.
Le CRUFC naquit d’une fusion
Cette fusion se fit 1974 entre le Racing Club de Calais et l’Union Sportive de Calais. Le premier nommé cultiva durant les années 20 une certaine passion pour la Coupe de France et eut même à un très bref moment le statut professionnel. Le Racing Club de Calais évolua dans les sphères amateur principalement autour du niveau CFA. Après la fusion, sportivement les choses restèrent globalement identiques. Les pensionnaires du stade Julien Denis jusqu’en 2008, furent promus, parfois relégués, mais sportivement ils restèrent dans un relatif anonymat hors de la région Nord Pas-de-Calais. Cependant tout changea à partir de la saison 1999/2000, celle de leur fabuleuse épopée en Coupe de France.
Une histoire qui finit mal : une épopée puis une disparition
L’histoire de cette fameuse épopée des jaune et rouge en Coupe de France, que nous allons aborder plus en détail, est d’autant plus forte et poignante que le Calais RUFC a aujourd’hui disparu. Pas de lendemains qui chantent après leur « odyssée footballistique » mais bien une période de galère suivie d’un naufrage.
Un an après son parcours en Coupe de France, le club calaisien obtient sa montée en National lors de la saison 2000-2001. Hélas, le club finira dernier avec seulement deux victoires en 38 journées. Il est rétrogradé en CFA à la fin de la saison mais revoit à nouveau le National lors de la saison 2007-2008. Hélas, la saison suivante (2008-2009) le club est relégué administrativement en plus de sa relégation sportive et se retrouve en CFA 2. Lors de la saison 2009-2010, le club de Calais termine 1er de son groupe de CFA 2 et gagne le droit de retrouver le CFA mais le 10 juin 2010, le club est placé une première fois en liquidation judiciaire par le tribunal de grande instance de Boulogne.
Le club survit cependant et navigue entre CFA et CFA2. Les problèmes financiers et les descentes administratives poursuivent le club. L’épilogue de cette descente aux enfers se fera le 28 septembre 2017. Le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer prononce la liquidation judiciaire du club, signifiant cette fois la disparition définitive du Calais RUFC. Mais revenons à leur fabuleux parcours en Coupe de France !
Calais en Coupe de France: Un parcours unique dans l’histoire du football français
Le parcours du Calais RUFC n’a pas son égal dans l’histoire de la Coupe de France. Calais est en effet la seule formation de quatrième division à avoir atteint la finale.
Résumé du parcours du CRUFC dans la Coupe de France 1999-2000
- 4e tour : Campagne-lès-Hesdin (Division 1 Départementale) 0-10 Calais
- 5e tour : Saint-Nicolas-les-Arras (Régionale) 1-3 Calais
- 6e tour : Marly-lès-Valenciennes (CFA2) 1-2 Calais
- 7e tour : Béthune (CFA2) 0-1 Calais
- 8e tour : Dunkerque (CFA) 0-4 Calais
- 1/32e de finale : Lille (D2) 1-1 (6-7 pen) Calais
- 1/16e de finale : Langon-Castets (CFA2) 0-3 Calais
- 1/8e de finale : Cannes (D2) 1-1 (1-4 pen) Calais
- 1/4 de Finale : Strasbourg (D1) 1-2 Calais
- 1/2 finale : Bordeaux (D1) 1-3 Calais
- Finale : Nantes (D1) 2-1 Calais
Le 4ème et le 5ème tour de Coupe de France : une entrée en matière assez tranquille
Pour leur entrée en lice face à une équipe de première division de district, les joueurs de Calais ne se doutaient sans doute pas une seconde qu’ils termineraient leur parcours au stade de France. Pour le compte du 4eme tour de Coupe de France, les Calaisiens s’imposent aisément 10-0 contre Campagne-lès-Hesdin. Au 5eme tour, la formation de l’entraîneur Ladislas Lozano écarte 3-1 Saint-Nicolas-Lès-Arras une équipe de niveau régional. Des résultats logiques qui ne présupposent en rien la suite.
Le 6ème tour contre Marly-lès-Valenciennes : le piège évité
C’est le premier «gros morceau » qui se présente aux Calaisiens. En face d’eux Marly-lès-Valenciennes une CFA 2. (2-1). En effet, le club de Marly possédait en son sein d’anciens joueurs de Valenciennes, et était dans une très bonne dynamique. Ce qui n’est pas le cas du CRUFC qui n’est que 12eme après dix journées. Le déplacement piège par excellence ! Les Calaisiens vont lutter et marqueront sur coup de pied arrêté. Au final Calais s’impose sur le score de 2-1 et passe. C’est souvent l’essentiel en coupe.
Un 7ème tour pour vaincre leur bête noire
Au tour suivant c’est Béthune (CFA 2) que doit affronter le Calais RUFC. C’est alors le premier match disputé à domicile au Stade Julien-Denis lors de ce parcours de Coupe de France 1999-2000. De l’aveu même des joueurs de Calais, leur qualification sera un petit hold-up. Leur première période est totalement ratée et Béthune frappe deux fois sur les poteaux. Calais marque de son côté sur une occasion un peu chanceuse. Au final c’est une victoire à l’arraché 1-0 et une qualification pour le 8eme tour par une toute petite porte comme le dit Cédric Schille.
Le 8ème tour : un derby face à Dunkerque pour Calais en Coupe de France
Le Calais RUFC reçoit au tour suivant Dunkerque. Le stade Julien-Denis est plein comme un œuf. Le CRUFC commence à revenir en championnat après des débuts difficiles. Poussé par leur public, l’équipe de Calais étouffe d’entrée son adversaire et mène très rapidement 3-0. A la mi-temps, le match est quasiment déjà plié. Le score final sera de 4-0 pour les locaux. Cette victoire contre Dunkerque est sans doute l’un des grands moments pour ce collectif et permet à Calais de voir les 32eme de finale et d’espérer tirer un « gros ».
Un 32ème de finale contre le voisin Lillois
Le tirage au sort n’offre pas un club de l’élite mais une LOSC évoluant en Division 2. Cependant l’affiche est finalement bien plus alléchante ! En effet, lors de la précédente édition, Calais fut éliminé au 7eme tour par ces mêmes Lillois. De plus, à ce moment de la saison, Lille est leader invaincu. De quoi motiver et offrir ce supplément d’âme qui peut faire la différence face à des professionnels. Ce jour là, les conditions climatiques sont dantesques ! Avec du vent et de la pluie, auxquelles il faut ajouter un bon « terrain d’hiver » : le véritable traquenard !
En début de match les Lillois tentent de jouer un peu au ballon et finissent par mener 1-0 à la mi-temps sur un but de Laurent Peyrelade. Mais en seconde période, les Lillois prirent le vent de face et les Calaisiens allaient les presser, les harceler. Le Calais RUFC parvient alors à revenir au score à la 68eme minute sur un CSC de Pascal Cygan. Direction donc les prolongations puis les penalties. La séance est ultra stressante avec le vent dans le dos pour les tireurs. Ces derniers voient leurs frappes partir très vite et demandant donc beaucoup de maitrise. Gregory Wimbée et Cédric Schille n’en arrêtent aucun et la séance de tirs aux buts se termine sur le score de 7 t.a.b à 6 et une frappe sur la barre de Frederic Viseux.
Mais cette victoire aux penalties de Calais est aussi celle d’une préparation minutieuse et rigoureuse cette épreuve par le groupe et le coach Lozano. A l’entraînement, chacun tirait au moins un tir au but en condition de match même les remplaçants. Une préparation spécifique qui allait jusqu’à la façon dont les joueurs posaient leur ballon mais qui leur permit, sans doute, de voir les 16emes de finale.
En 16ème de finale, un duel entre petits poucets pour Calais en Coupe de France
Pour les 16emes de finale, Calais bénéficie d’un petit coup de pouce du destin. En effet, le tirage au sort est plutôt clément avec les hommes de Ladislas Lozano. Les deux plus petits clubs encore en compétition s’affrontent pour un billet pour les 8eme de finale. Ainsi Calais, club de CFA, s’offre un duel d’amateur contre Langon-Castets pensionnaire de CFA 2. A domicile, les Calaisiens font respecter la hiérarchie, dominent la rencontre 3-0 et se qualifient pour les 8eme de finale.
Le 8ème de finale contre l’A.S Cannes et le festival de Cédric Schille
A partir des 8èmes de finale, les médias et le grand public commencent à s’intéresser au club de Calais, sûrement l’effet petit poucet de la Coupe de France. Le tirage au sort désigne l’AS Cannes, club de D2, comme adversaire du CRUFC. Hélas à ce stade de la compétition, le stade Julien-Denis n’est pas homologué. C’est donc à Boulogne que les Calaisiens, un brin déçus, reçoivent les Cannois. Le peuple calaisien a néanmoins répondu présent et le stade est plein.
La rencontre est plutôt fermée et le temps réglementaire se termine sur le score de 0-0. En fin de prolongations, à la 115eme minute, Sébastien Chabaud marque pour l’AS Cannes. Les Cannois croient alors avoir fait le plus dur. Mais c’est sans compter le courage et l’abnégation des « rouge et jaune » qui ne lâchent pas. Et trois minutes plus tard, Calais joue un corner rapidement, Manu Vasseur met le ballon dans la surface, Christophe Hogard se jette et met une tête plongeante là où personne n’aurait mis le pied! But et place aux penalties ! Le gardien Cédric Schille sort alors le grand jeu durant l’épreuve des tirs aux buts. Le Calais RCFC se qualifie en remportant la séance 4-1 avec un grand Cédric Schille qui arrête deux tirs. Les tireurs de leur côté font le job et réussissent tous leur penalty.
Le quart de finale : L’élimination de Strasbourg équipe de première division
Au stade des quarts de finale de cette édition de la Coupe de France, il reste en lice 6 clubs de division 1, Nîmes pensionnaire de D2 et Calais. Pour ce tour c’est Strasbourg qui se dresse sur la route de Calais. Les Calaisiens décident de recevoir cette équipe de D1 au stade Bollaert à Lens.
Hélas Bollaert sonne un peu creux et le CRUFC démarre mal et prend un but d’Olivier Echouafni dès la 6eme minute. Cependant les joueurs de Calais restent eux-mêmes et jouent crânement leur chance. Une chance qui leur sourira avec les deux fautes de main du gardien Thierry Debès. Grâce à elles, Calais inscrit deux buts et à la mi-temps le Calais RUFC mène 2-1. Les joueurs Calaisiens sentent qu’ils tiennent quelque chose et arrivent à tenir le score et arrachent leur qualification en demi-finale de Coupe de France.
Demi-finale face à Bordeaux : Le chef d’œuvre de Calais en Coupe de France
Cette demi-finale et ce 12 avril 2000 resteront à jamais gravés dans les mémoires calaisiennes. Le sort a désigné les Girondins de Bordeaux d’Elie Baup –champion en titre- comme adversaire. Le match se déroulera à nouveau à Lens mais cette fois Bollaert est archi comble !
Les Calaisiens sont comme des chiens sur tous les ballons et rivalisent avec Bordeaux. A la mi-temps le score est de 0-0. La seconde mi-temps est plus difficile, et Calais fait le dos rond ! Nisa Saveljić touche d’abord la barre calaisienne à la 53eme minute. C’est ensuite une volée de Sylvain Legwinski qui est détournée par Cédric Schille. Enfin à la 89eme minute, Lillian Laslandes rate le coche dans un ultime face-à-face. Le CRUFC tient sa prolongation et s’accroche à son rêve! Rêve que ses joueurs vont rendre réalité. A la 99eme minute, Cédric Jandau frappe de loin et trompe Ulrich Ramé. L’égalisation de Lilian Laslandes 6 minutes plus tard n’y fera rien ! Mathieu Millien profite d’une bourde de Kodjo Alfanou et Mickael Gérard clôt cette prolongation de rêve avec un 3eme et dernier but. Le CRUFC verra le stade de France !
La finale au stade de France contre le FC Nantes
Ce match a lieu le 7 Mai 2000 devant 78 000 spectateurs. Le CRUFC est alors le premier club amateur à atteindre la finale de la Coupe de France, néanmoins le Calais RUFC fait jeu égal avec le FC Nantes. Calais prend même l’avantage à la 34eme minute sur un but de Jérôme Dutitre. A la mi-temps, Calais est à nouveau en train de créer la surprise. En second période, Antoine Sibierski, le nordiste de naissance, égalise pour Nantes. Les joueurs de Calais repoussent leurs limites mais cette fois le dénouement sera cruel pour eux. A la 90eme et dernière minute du temps réglementaire, le FC Nantes obtient un penalty prêtant encore à débat aujourd’hui. Sibierski le transforme et Nantes remporte la Coupe de France. Du côté de Calais la déception est immense !
Lors de la cérémonie de remise du trophée, Mickaël Landreau, capitaine et gardien du FC Nantes, récompensera les joueurs amateurs en offrant au capitaine calaisien Réginald Becque la chance de soulever le trophée avec lui. Le parcours de Calais et le dénouement fera même dire à M. Chirac qu’il y avait un vainqueur du sport et un vainqueur moral. Et que Calais était le vrai vainqueur…
Que sont-ils devenus après cette épopée de Calais en Coupe de France ?
Quelles suites sportives pour les héros de Calais ?
Après cette fabuleuse épopée, pas mal d’observateurs pensaient que cette équipe allait exploser et que les joueurs partiraient vers de meilleurs clubs après avoir été mis en lumière par ce parcours en Coupe de France. Il n’en fut rien ! La saison suivante seul Emmanuel Vasseur parti à Leyton Orient, en D4 anglaise. Ce fut moyennement apprécié car il démissionna 6 jours avant le 32eme de finale de Coupe de France contre Sedan alors leader de D1. Sans que cela ne débouche sur un contrat Mickaël Gérard fut un temps approché par un club écossais, et Cédric Schille par Strasbourg et Metz.Il faut rappeler qu’à l’époque tous les joueurs de Calais avaient un emploi à côté de leur pratique du football.
Quant au coach Ladislas Lozano, il bourlinguera pas mal avec pas moins de 11 clubs entrainés après son départ de Calais en 2001. L’entraineur iconique du Calais RUFC exercera notamment Créteil et à Reims à qui il offrira le titre de champion de National (en 2004), le premier depuis près de 40 ans pour le club. Enfin, il partira également au Qatar et au Maroc.
Et aujourd’hui vingt ans plus tard?
Ladislas Lozano est passé à la politique en étant élu au conseil municipal de Calais. Côté joueurs, ils ont tous aujourd’hui passé la quarantaine et possèdent des métiers divers. Seul l’ancien capitaine Réginald Becque est resté dans le football. Il travaille aujourd’hui à la Fédération Française de Football. Toutefois Auparavant il avait quand même bossé pour la compagnie transmanche Seafrance, puis pour la Ville de Coudekerque-Branche.
De leur côté Cédric Schille et Fabrice Baron sont employé à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Calais. Enfin, nous pouvons citer Manu Vasseur qui possède un café et Christophe Hogard qui lui œuvre au CCAS de Loon-Plage.
Qu’en reste t-il de cette épopée de Calais en Coupe de France?
Le souvenir d’un fort engouement pour ces héros du foot amateur
Bien entendu, l’engouement fut extraordinaire sur la ville de Calais. Imaginez ! Des gens dormaient à l’entrée du stade pour avoir leur billet ! Personnellement, j’ai le souvenir des images de l’après demi-finale gagnée contre Bordeaux. Et que dire de ce bus qui peine à se frayer un chemin à travers la foule calaisienne à 2h du matin ! Je me souviens également que quelques heures auparavant le stade Félix Bollaert était en fusion. Autre souvenir : pour la finale, voitures et bus bondés aux couleurs du CRUFC qui prirent l’autoroute A1 en direction du stade de France. Le parvis de ce dernier fut quasiment qu’au couleur de Calais pour ce jour de finale.
En l’an 2000, une bonne partie de la France était tombée sous le charme de cette équipe d’amateurs qui écarta successivement les professionnelles de Lille, Cannes, Strasbourg et Bordeaux, avant de tomber à la dernière minute de la finale contre ceux de Nantes. Quinze millions de téléspectateurs avaient suivi cette finale historique. Et sans doute qu’une partie du monde amateur était derrière les Calaisiens. L’engouement populaire était énorme, je crois que beaucoup de monde espérait secrètement une victoire du football amateur.
Une voie ouverte pour les petits poucets par le CRUFC
Aujourd’hui nous pouvons dire que le Calais RUFC a ouvert la « voie de l’exploit ». Guingamp, Auxerre, Sedan, Châteauroux, Amiens Quevilly ou encore Les Herbiers se sont jetés avec plaisir dans cette brèche. Voyez vous-même, depuis l’épopée de Calais en Coupe de France, en vingt ans, sept fois un club de division inférieure a atteint la finale. Cette exception française est récente. En effet, sept fois en 20 ans c’est relativement important lorsqu’on sait que ce n’est arrivé que dix autres fois dans les 83 éditions précédentes.
Une certaine forme de revanche du monde amateur
Cette mise en lumière des joueurs de Calais durant leur parcours a permis au grand public, de découvrir le « football d’en dessous ». Un monde peuplé de garçons qui rêvaient de professionnalisme, qui n’ont pas eu de contrat pro et qui se sont retrouvés sur le bord du chemin. Comme le dit dans une interview Ladislas Lozano : « sur les seize joueurs alignés sur la feuille de match contre Nantes, seuls sept sont passés par des centres de formation, et deux y ont passé deux ans. Ils n’ont même pas joué avec l’équipe 2 d’un club pro ».
Finalement, ces garçons sont devenus hommes en rebondissant sportivement et professionnellement dans les rangs amateurs. On comprend alors aisément le goût de revanche qu’avaient dans la bouche certains joueurs du CRUFC lors de leurs parcours en Coupe de France. Ici, il n’était pas question de prime de match ou de ligne sur un palmarès. Cela transpirait sur le terrain dans la mentalité des Calaisiens, leur façon de se bagarrer, de dépasser leurs limites et de rejeter l’adversité.
Enfin, cette petite revanche du monde amateur porté par les Calaisiens a dérangé certains. Je pense même qu’une partie a même tremblé. Peu avant la finale, des « spécialistes » ont commencé à souhaiter tout de même une victoire de Nantes pour représenter le Football Français au niveau Européen. Il se disait même que, quoiqu’il arrive, les instances ne pouvaient décemment pas envoyer des amateurs en Coupe d’Europe. Michel Platini avait même déclaré: « On ne va quand même pas envoyer Calais ! » Reléguant de façon grossière le mérite sportif et les valeurs qu’il porte.
Mais qu’ils se rassurent ! Désormais le Calais Racing Union Football Club n’est plus, reste une fabuleuse histoire bien plus belle que certaines lignes de palmarès.