Il est entendu qu’au fil du temps et des années, nous nous construisons tous une culture footballistique. Au cours de cette élaboration, il y a des personnages qui nous marquent plus que d’autres et deviennent socle de notre conception de ce sport. Bien entendu, nous n’avons pas tous les mêmes références. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les débats sur le football sont souvent passionnés. Au Phénix United, une partie de notre culture s’est forgée dans les travées du stade Michel D’Ornano, et grâce à un homme en particulier : cet homme se nomme Pascal Théault.
En 2015, un ouvrage intitulé Pascal Théault : « Je suis né à Malherbe » : L’amour du foot lui fut consacré aux Editions Athènes Normande. Un livre que nous vous conseillons de lire. Pas encore convaincu ? Ce n’est pas très grave, cela nous donne le loisir de tenter de vous faire changer d’avis avec cet article!
Table des matières
Le pitch du livre Pascal Théault : « Je suis né à Malherbe »
Paru en 2015, nous pouvons décrire cet ouvrage comme une biographie se divisant en deux parties. Dans la première, les auteurs font le récit du parcours de Pascal Théault lui-même. Ensuite, la seconde partie est consacrée à un long entretien avec P.Théault. Cette construction permet ainsi d’aborder sa vision du football, du sport, mais aussi de l’éthique.
Avec ce livre, vous comprendrez ce que Pascal Théault est à l’esprit Malherbe : un modèle d’authenticité. En effet, ce Caennais de naissance se mit au service du Stade Malherbe de Caen pendant quarante ans. Au sein du club, il fut tour à tour joueur, entraîneur et dirigeant. Cependant ce qui marque le plus dans le parcours de l’homme, ce sont ses immenses qualités d’éducateur. En effet, cet éducateur dans l’âme a véritablement la transmission chevillée au corps. L’ouvrage Je suis né à Malherbe vient restituer toute cette passion de la formation et son amour pour le Stade Malherbe de Caen.
Pascal Théault : Le parcours d’un homme de Venoix à Abidjan
Né à quelques pas du stade Venoix, Pascal Théault portera les couleurs du Stade Malherbe pendant presque 40 ans. 37 ans pour être exact! Passant ainsi toute sa carrière de joueur à Caen, il fut ensuite le directeur du centre de formation, l’entraîneur-adjoint, puis finalement l’entraîneur.
Pascal Théault: le joueur
Le jeune Pascal Théault signa sa première licence au stade Malherbe de Caen à l’âge de sept ans. Au sein des catégories jeunes du club, il remporta même en 1973 la Coupe de France Cadet avec l’équipe du SM Caen dont il était alors le capitaine.
En 1974, il intègre l’équipe première et en 1980 il est champion du groupe Ouest de division 3 et monte avec le SM Caen en D2. Cependant ce sera juste le temps d’une saison. Il faut savoir qu’à l’époque le Stade Malherbe faisait régulièrement l’ascenseur entre la D3 et D2. Mais lors de la saison 1983-1984, le Stade Malherbe de Caen de Pascal Théault remonte en D2, en battant Lisieux 2-1 en marquant le but vainqueur à seulement huit minutes de la fin. Sans doute un tournant pour Malherbe qui en montant se professionnalise.
L’année suivante, alors que le club termine 11eme du groupe A, Pascal Théault est élu meilleur joueur de D2. Il continuera à jouer jusqu’en 1986. Au total ce sera pour lui 239 matches dont 104 en D2 sous les couleurs rouge et bleu. Mais sa véritable vocation est la formation. En parallèle de cette carrière de joueur, Pascal Théault s’occupait de former de jeunes footballeurs. À 19 ans, il était déjà responsable de tout le secteur jeune de Caen. Cela représentait 550 joueur des débutants jusqu’aux cadets nationaux!
Pascal Théault: le formateur iconique du Stade Malherbe de Caen
C’est donc à 19 ans que Pascal Théault débute sa carrière de formateur. Il est responsable du secteur jeune de 1976 à 1988. Durant cette période, il est précurseur en étant le premier éducateur en Basse-Normandie à dire qu’il fallait un ballon par joueur. Ainsi, par exemple, chez les poussins, il y avait 140 ballons à l’école de foot. Ça n’existait pas ailleurs. Ensuite, il a également été le premier à instaurer la deuxième séance par semaine chez les minimes. C’est assez marrant d’entendre cela quand on sait que les jeunes des centres de formation s’entraînent maintenant une fois par jour.
Ensuite, il passe responsable de la pré-formation pendant deux saisons et en 1992, il devient directeur du centre de formation du SM Caen. Il le restera jusqu’en 1997. Lui à sa tête, il a –sans doute- fait éclore l’une des plus belles générations du football caennais. Les internationaux français tels que Jérôme Rothen, William Gallas, ou Bernard Mendy c’est lui ! Mais c’est également lui qui fut à la formation pour faire éclore Grégory Tafforeau, Mathieu Bodmer, David Sommeil, Bill Tchato, Frédéric Née ou encore l’autre icône de SMC Anthony Deroin. Les deux derniers nommés ont même été recrutés par Pascal Théault lui-même dans leurs villages lorsqu’ils avaient dix ans. En novembre 1997, après avoir refusé quatre fois le poste, il est propulsé à la tête de l’équipe première après un début de saison raté avec Gaby Caldéron.
Pascal Théault : l’entraîneur du SM Caen
Quand il arrive à la tête de l’équipe fanion, Pascal Théault retrouve les jeunes qu’il a eu en formation pendant cinq ans. Une chance pour eux et pour lui. En effet, il s’appuiera sur eux pour remonter l’équipe au classement. Cette saison-là le SM Caen termina neuvième au classement final de D2 mais surtout deuxièmes des matches retours. Les saisons suivantes, il termine respectivement 5eme et 6eme de D2.
Mais après un début de saison 2000-2001 raté avec sept matches sans victoire, Pascal Théault est écarté du poste d’entraîneur. Lui qui n’avait réellement jamais voulu « prendre les pros » savait quand il avait accepté que cette fin arriverait.
Pascal Théault l’expat’
Pascal Théault est donc licencié en Novembre 2000, malgré une clause qui prévoyait un retour à la direction du centre de formation. Mais voilà, d’autres dirigeants sont arrivés à la tête du club… L’homme est est blessé et ne se voit absolument pas travailler pour un autre club en France. Le « Guy Roux normand » devait alors se reconstruire. Il le fera à l’étranger…
Après un an et demi, il reçoit un coup de téléphone venant d’un dirigeant de Côte d’Ivoire. Pascal Théault monte dans l’avion direction Abidjan. On lui demande s’il est motivé pour reprendre le poste de directeur du centre de formation de l’ASEC après le départ de Jean-Marc Guillou. Il accepte et c’est le début de la seconde carrière de Pascal Théault au cœur d’une véritable institution en matière de formation. Il y restera jusqu’en 2009. Durant cette période, il sortira notamment des joueurs tels que Cyriac Gohi Bi Zoro qui joua la Champion’s League avec le Standard ou encore Didier Ya Konan.
En 2010, il rejoint Nasser Larguet, connu à Caen, au sein de la toute nouvelle académie Mohammed VI de football au Maroc. Il y dispose d’infrastructures de qualité et d’un budget conséquent. Il passe sept belles années à Rabat, mais là-bas, il n’est formateur qu’à 40%. Le reste du temps, il est coach…Et c’est sans doute cela qui le fait retourner presque viscéralement à l’ASEC Abidjan en 2019.
Pourquoi le Phénix vous recommande de lire Pascal Théault « Je suis né à Malherbe »
Cet ouvrage est idéal pour tous les amateurs de football. Cependant nous le recommandons plus chaudement aux fans du Stade Malherbe de Caen, ainsi qu’aux personnes qui sont passionnées par la formation.
Parce qu’il a marqué l’histoire du Stade Malherbe de Caen
Pascal Théault c’est l’esprit sportif originel du Stade Malherbe, celui du Caen des années 1970 à 2000, des années où le club est devenu un club d’envergure nationale. L’homme a joué dans toutes les catégories jusqu’en équipe première. Il a, de plus, entraîné toutes les catégories du club, ce qui est rarissime. Il est sans doute le seul en Europe. Peut-être même le seul dans le monde à avoir ce parcours dans un seul club. Qui, aujourd’hui, incarne mieux le Malherbisme ?
Outre le fait que personne ne symbolise mieux que lui le stade Malherbe, Pascal Théault est le formateur qui a fait éclore de nombreux joueurs « Made in Caen ». C’est sous son égide que le Stade Malherbe de Caen a formé plusieurs internationaux français comme Jérôme Rothen, William Gallas ou encore Bernard Mendy. A 19 ans, parmi ses poussins passent Thierry Moreau et Fabrice Divert. Plus tard en 1994, avec ses jeunes dont Frederic Née, David Sommeil et Bill Tchato, il atteint notamment la finale de la coupe Gambardella Enfin il sauvera le club d’une descente en National en 1998.
Parce que Pascal Théault est un exemple pour les formateurs
Etre formateur c’est une vocation ! Et Pascal Théault est « dans les ordres » depuis 40 ans. Il faut avoir une certaine foi, l’avoir en soi pour permettre aux hommes de grandir et aux joueurs de devenir meilleurs. Pour Pascal Théault, l’essence de la formation c’est l’amour, la transmission, les générations. En un mot : de l’humain ! En tant que formateur, sa philosophie est « Travailler comme des pros avec la mentalité d’amateurs ». Mais au final le principal reste que le jeune joueur réussisse sa vie. D’ailleurs il dit également que « Plus l’homme grandit, plus la chance du footballeur est grande ». Le formateur ne s’arrête pas qu’au football !
D’ailleurs pour Pascal Théault le formateur n’est pas un coach ! C’est une différence fondamentale. Les éducateurs de l’INF Clairefontaine sont des modèles en la matière. Gagner le championnat, perdre : peu importe. L’essentiel étant de former le joueur, même si le côté compétition reste intéressant par certains aspects. En ce sens, il est triste de voir de plus en plus de formateurs obnubilés par les classements. Etre formateur, pour Pascal Théault c’est -par exemple- neuf tactiques différentes en 10 mois. L’idée est d’élargir la palette tactique du jeune joueur, de lui montrer les avantages et les inconvénients de chaque dispositif pour ne pas se retrouver à 18 ans complètement perdu en cas de changement de système du coach. Bref vous l’avez compris, cette philosophie est pleinement partagée par le Phénix United…
Les auteurs de « Pascal Théault: Je suis né à Malherbe »
Cet ouvrage est né de la collaboration entre trois hommes : Julien Mahieu, Nicolas Claich et enfin Landry Lefort.
Julien Mahieu : community manager du magazine So Foot et auteur du blog Malherbe’s Poetry
Né en 1985 à Bayeux, Julien Mahieu s’est d’abord fait connaître grâce à son blog Malherbe’s Poetry dédié au stade Malherbe de Caen. Il devint ensuite le community manager de la revue SO FOOT. Pour la réalisation de ce livre et la réalisation de l’entretien avec Pascal Théault, il s’est associé à Sylvain Letouzé. Ce dernier est journaliste à la Presse de la Manche et sur Tendance Ouest.
Nicolas Claich : Journaliste sportif et supporter du Stade Malherbe de Caen
Né en 1977 à Caen, le journaliste qu’est Nicolas Claich a définitivement attrapé le virus Malherbe en 1992 lors du fameux match Caen-Saragosse en Coupe d’Europe. Le jeune Nicolas y était alors ramasseur de balles au bord du terrain à Venoix. Devenu journaliste à Liberté – Le Bonhomme libre, il a suivi et relaté les performances sportives de l’agglomération caennaise et tout particulièrement celles d’un Stade Malherbe de Caen cher à son cœur. il était somme toute logique de le retrouver au sein de cette collaboration sur le parcours de Pascal Théault.
Landry Lefort : éditeur chez Athènes Normande
Né en 1975 à Vire, Landry Lefort passe sa jeunesse à parcourir le monde. En 2001, lors de l’un de ses voyages, en 2001, il rencontre notamment Christian Damiano alors adjoint de Jean Tigana à Fulham. Mais c’est bien enfant que Landry est tombé amoureux du football. Ce fut un soir d’été de 1982 face au cruel destin des Bleus en demi-finale de Coupe du Monde. Enfin, après être passé par la case Education nationale puis devenu traducteur, Landry Lefort devient éditeur en 2015 en créant la maison d édition Athènes normande. Maison d’édition qui réédite actuellement ses 5 tomes de la Statistique monumentale du Calvados et qui prépare un ouvrage sur Eugène Maes homme de football et personnage marquant de l’histoire caennaise.